INFO
Communiqué
du 01/02/2008
Etat
de l'environnement et politiques de développement durable dans les grandes
villes européennes : qualité de l'air préoccupante.
Urban
Ecosystem Europe Survey
Bruxelles et
Anvers élèves modèles en matière de consommation d’eau
A l’occasion
d’une table ronde réunissant un panel d’experts, Dexia et Ambiente Italia
ont présenté ce vendredi 1er février 2008 les conclusions d’une étude sur
l’état de l’environnement et les « bonnes pratiques » en matière de développement
durable dans 32 métropoles et grandes villes européennes, dont Anvers et
Bruxelles.
Initiée en 2006,
l'institut de recherche Ambiente Italia a poursuivi en 2007, en collaboration
avec le Groupe Dexia et Legambiente, son étude sur la qualité de
l’environnement dans les grandes agglomérations de l’Union européenne.
Celle-ci porte cette année sur 25 indicateurs (qualité de l'air, transports en
commun et mobilité, aménagement de pistes cyclables, déchets, traitement des
eaux usées, utilisation des énergies renouvelables, consommation d'énergie,
parcs et jardins, etc.) qui permettent de dresser un état des lieux complet de
la situation environnementale des grandes villes européennes et de mettre en
exergue les meilleures pratiques locales en matière de politique de développement
durable.
Qualité de
l’air
Parmi les principales
conclusions : la qualité générale médiocre de l’air et plus spécifiquement
les concentrations élevées en NO2 et en particules fines (PM10).
Ainsi, alors que le nombre de jours d’exposition à des concentrations
journalières en particules fines excédant les 50 mg/m3 est limité à 35 par
an, 84% des villes étudiées (dont Bruxelles et Anvers) dépassent cette
limite. La situation est particulièrement critique à Londres, Rome, Milan et
Madrid, où ce nombre est quatre fois plus élevé que la limite.
Les chiffres sont tout
aussi préoccupants en ce qui concerne les concentrations en dioxyde d'azote
(NO2), un polluant atmosphérique dangereux pour la santé (problèmes
respiratoires, réactions allergiques, …) et contribuant au réchauffement
climatique. En effet, malgré une diminution des émissions globales de NO2 de
l’ordre de 25% depuis 1980, environ 30% de la population urbaine en Europe
reste exposée à des concentrations moyennes annuelles supérieures à
l’objectif à atteindre à l’horizon 2010, soit 40 µg/m3 (directive
1999/30/EC). Neuf villes sur dix enregistrent à certains endroits, notamment
ceux où le trafic est particulièrement dense, des concentrations dépassant
(de loin) le seuil des 40 µg/m3.
Enfin, retenons encore
que la majorité des villes étudiées (notamment Anvers et Bruxelles) disposent
d’un plan pour la qualité de l’air ou sont en passe d’en adopter un.
Changement
climatique, énergies renouvelables
Sur le plan des émissions
de CO2, notons que 21 des 32 villes interrogées, dont Anvers et Bruxelles, ont
fixé des objectifs de réduction clairs, parfois même plus ambitieux que les
objectifs nationaux. Ainsi, Berlin et Londres entendent réduire d’ici 2020
leurs émissions de CO2 de respectivement 25% et 20% (contre un objectif au
niveau national de 20% et 12,5%).
A noter à ce propos
le lancement par la Commission européenne ce mardi 29 janvier de la «
Convention des Maires », une initiative visant à faire des villes des acteurs
de premier plan dans la lutte contre le réchauffement climatique et la mise en
œuvre des politiques en matière d'énergie durable. Près de cent villes européennes,
dont 15 capitales (notamment Bruxelles), ont d’ores et déjà manifesté leur
soutien à cette initiative. Les villes et régions signataires de la «
Convention des Maires », s’engageront officiellement à réduire leurs émissions
de CO2 de plus de 20 % d'ici à 2020.
Cependant, alors que
certaines grandes villes comme Vienne, Munich, Barcelone et le Grand Lyon font
figure d’exemples en matière d’énergie solaire (installation de panneaux
thermiques ou photovoltaïques sur les bâtiments publics), cette piste est
encore largement sous-utilisée dans de nombreuses métropoles. Toujours sur le
plan énergétique, les systèmes de chauffage collectif sont manifestement plus
répandus en Europe du Nord, avec par exemple une couverture de l’ordre de 60%
à 70% de la population à Stockholm, Göteborg et Aalborg, voire 80% à Riga et
Tampere et même près de 100% à Helsinki et Copenhague.
Une tendance générale
à une meilleure prise en compte de ces enjeux est cependant réelle : plus de
la moitié des villes sur lesquelles porte l’étude disent avoir procédé à
des audits énergétiques de certains de leurs bâtiments publics tandis que 22
d’entre elles indiquent avoir entrepris des actions concrètes pour réduire
leur consommation d’énergie.
Enfin, signalons également
le recours à des LED, moins énergivores, au lieu d’ampoules à incandescence
classiques, pour les feux de signalisation dans certaines grandes villes. Oslo
fait à cet égard clairement figure d’exemple avec 100% d’utilisation de
LED, suivi par le Grand Lyon (61%) et Göteborg (42%). A Anvers, où le système
est en cours d’expérimentation, 1% des feux de signalisation sont désormais
équipés de LED.
Gestion des déchets
A l’exception de
Dresde, aucune des villes étudiées n’atteint l’objectif européen de 1 kg
de déchets produit annuellement par habitant. La quantité moyenne de déchets
par habitant (déchets ménagers et autres, avant tri-recyclage) s’élève à
501 kg. Bruxelles et Anvers se situent de part et d’autre de cette moyenne
avec respectivement 442 kg et 534 kg. A souligner toutefois l’efficacité des
collectes sélectives et du tri-recyclage, permettant par exemple à Anvers de
ramener la quantité résiduelle de déchets sous la barre des 300 kg/habitant,
soit nettement moins que les 500 kg de déchets résiduels par habitant dans
certaines villes d’Europe du Sud telles que Naples, Rome, Patra et Lefkosia.
En matière d’épuration
des eaux, la situation est en revanche nettement plus positive, la totalité ou
quasi-totalité de la population des villes étudiées étant en effet raccordée
à une station.
Mobilité et
transports
Les villes européennes
doivent toutes faire face à l’augmentation croissante du trafic et à son
impact négatif sur la qualité de la vie (qualité de l’air, bruit,
occupation de l’espace, pertes de temps, …) et le réchauffement climatique.
L’une des
principales réponses à ce problème au niveau local consiste à développer
l’offre en matière de transports en commun et à promouvoir au maximum leur
utilisation. A cet égard, Prague fait clairement figure d’élève modèle,
avec 718 passagers transportés annuellement par habitant et un taux de 58%
d’utilisation des transports en commun pour se rendre au travail, contre
seulement 27% pour la voiture. Avec respectivement 250 et 251 passagers
transportés par habitant Bruxelles et Anvers sont juste en dessous de la
moyenne des villes étudiées (263 passagers par habitant). A noter également
les excellents résultats de Rome, Vienne, Milan et Stockholm (400-500 passagers
par habitant), ainsi que de Berlin, Madrid, Londres ou Riga (320-400 passagers
par habitant).
L’existence d’un réseau
de pistes cyclables plus ou moins étendu constitue également un indicateur
instructif quant à l’utilisation des modes de transport non polluants au sein
des grandes agglomérations. A cet égard, certaines villes d’Europe
continentale ou septentrionale se distinguent de nouveau, avec un taux
d’utilisation du vélo pour se rendre au travail parfois impressionnant
(Copenhague : 29%). Grâce à une combinaison judicieuse du vélo pour les
courtes distances et des transports en commun pour les plus longues distances,
des villes comme Vienne, Göteborg, Helsinki, Hanovre, Copenhague et Stockholm,
parviennent ainsi à maintenir le taux d’utilisation de la voiture pour se
rendre au travail sous la barre des 50% (contre jusqu’à 70% pour les grandes
agglomérations italiennes).
Bruxelles et
Anvers parmi les meilleures pratiques pour la consommation d’eau
Avec 108 litres
d’eau consommées par jour, Bruxelles et Anvers se classent parmi les
meilleurs élèves en termes de consommation d’eau pour usage domestique,
juste derrière Dresde et Heidelberg et devant Barcelone. Dans l’ensemble, la
consommation d’eau par habitant est moins importante dans les villes d’Europe
centrale (123 l/jour/habitant) que dans celles du Nord (167 l/j/hab.) et du Sud
(168 l./j./hab.). Elle est, en moyenne, également légèrement inférieure dans
les villes de plus petite taille (145 l./j./hab.) que dans les très grandes métropoles
(160 l./j./hab.).
URBAN
ECOSYSTEM EUROPE
Publié par Dexia.
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